Les charges freelance regroupent l'ensemble des cotisations sociales, impôts et taxes que vous devez verser en tant qu'indépendant. Ces prélèvements varient considérablement selon votre statut juridique et peuvent représenter entre 12 % et 80 % de votre chiffre d'affaires ou de votre rémunération. Comprendre leur fonctionnement vous permet d'anticiper vos dépenses et d'optimiser votre rentabilité.
Comprendre les charges freelance
Définition et vue d'ensemble
Quand vous travaillez en indépendant, vous devez financer votre propre protection sociale. Les charges freelance correspondent aux sommes versées pour accéder à l'assurance maladie, à la retraite, aux allocations familiales et à d'autres prestations sociales. À ces cotisations sociales s'ajoutent les contributions fiscales comme l'impôt sur le revenu ou l'impôt sur les sociétés, selon votre structure juridique.
Contrairement aux salariés dont les cotisations sont automatiquement prélevées sur le bulletin de paie, vous gérez vous-même ces prélèvements. Votre situation varie selon que vous êtes micro-entrepreneur, travailleur non salarié en EURL, assimilé salarié en SASU, ou salarié porté.
Différences entre charges, impôts, taxes et frais professionnels
Ces termes désignent des réalités distinctes. Les charges sociales financent votre protection sociale auprès de l'Urssaf et de la Sécurité sociale des indépendants. Les impôts correspondent à l'imposition de vos bénéfices, qu'il s'agisse de l'impôt sur le revenu ou de l'impôt sur les sociétés. Les taxes incluent notamment la TVA que vous collectez pour le compte de l'État, ainsi que la cotisation foncière des entreprises.
Les frais professionnels constituent une catégorie à part. Il s'agit des dépenses engagées pour votre activité : matériel, déplacements, formations. Ces frais peuvent être déductibles de votre résultat imposable si vous êtes en EURL, SASU ou entreprise individuelle au régime réel, mais pas si vous êtes micro-entrepreneur.
Nature des charges selon le statut
Chaque statut juridique implique des modalités de calcul et des taux différents. En micro-entreprise, vos cotisations s'appliquent directement sur votre chiffre d'affaires : 12,3 % pour les activités d'achat-revente et 23,2 % pour les prestations de services libérales SSI en 2025. Ces taux incluent la contribution à la formation professionnelle.
Pour les structures sociétaires, le calcul repose sur la rémunération versée. Un gérant associé d'EURL, soumis au régime des travailleurs non salariés, paie environ 45 % de cotisations sur sa rémunération nette. À l'inverse, un président de SASU assimilé salarié s'acquitte d'environ 80 % de charges sur sa rémunération brute, similaire à un salarié cadre.
Le portage salarial offre une configuration particulière : vous bénéficiez du statut de salarié avec toutes les protections associées. La société de portage prélève des frais de gestion entre 3 % et 15 %, puis applique les charges salariales et patronales habituelles, pour un total proche de 45 % du chiffre d'affaires.
| Statut | Base de calcul | Taux de cotisations | Régime social | 
|---|---|---|---|
| Micro-entreprise (prestations de services) | Chiffre d'affaires | 23,2 % | SSI | 
| Micro-entreprise (achat-revente) | Chiffre d'affaires | 12,3 % | SSI | 
| EURL (gérant associé) | Rémunération nette | 45 % | TNS - SSI | 
| SASU | Rémunération brute | 80 % | Assimilé salarié | 
| Portage salarial | Chiffre d'affaires | 45 % + frais de gestion | Régime général | 
Les principales charges du freelance
Les cotisations sociales
Les cotisations sociales constituent le poste de dépenses le plus important pour un indépendant. Elles sont versées à l'Urssaf et à la Sécurité sociale des indépendants, selon votre régime d'affiliation. Ces prélèvements vous ouvrent des droits à la santé, à la retraite, aux allocations familiales et aux indemnités journalières en cas d'arrêt maladie.
En 2025, les taux ont continué leur convergence progressive amorcée en 2024. Pour les micro-entrepreneurs en prestations de services relevant de la SSI, le taux atteint 24,6 %. Ceux relevant de la CIPAV restent à 23,2 %. Les cotisations incluent l'assurance maladie-maternité (entre 6,53 % et 7,2 % selon les revenus), la retraite de base et complémentaire, les allocations familiales (3,45 % au-delà de 75 675 € de revenus) et l'invalidité-décès.
Pour les travailleurs non salariés en EURL ou entreprise individuelle au régime réel, les cotisations représentent environ 45 % de la rémunération. Durant les deux premières années d'activité, vous payez des cotisations forfaitaires calculées sur une base provisoire, puis une régularisation intervient une fois vos revenus réels connus.
Si vous êtes assimilé salarié en SASU, les charges sociales atteignent 80 % de votre rémunération brute mais vous ne cotisez que si vous vous versez un salaire. Cette couverture sociale étendue inclut l'assurance chômage, contrairement aux travailleurs non salariés. En revanche, les cotisations minimales s'appliquent aux TNS même sans rémunération, pour environ 1 000 € par an.
L'ACRE permet de bénéficier d'une exonération partielle de charges sociales durant la première année d'activité. En micro-entreprise, cette aide réduit les taux de moitié sous conditions de ressources. Pour les autres statuts, l'exonération est automatique la première année.
Les impôts : IR, IS, versement libératoire
Votre imposition dépend du régime fiscal choisi lors de la création de votre activité. En micro-entreprise, vous pouvez opter pour le versement libératoire si votre revenu fiscal de référence ne dépasse pas un certain seuil. Dans ce cas, l'impôt est prélevé en même temps que les cotisations sociales selon un pourcentage de votre chiffre d'affaires : 1 % pour la vente, 1,7 % pour les prestations de services BIC, 2,2 % pour les activités libérales BNC.
Sans cette option, vos revenus sont imposés selon le barème progressif de l'impôt sur le revenu. Un abattement forfaitaire est appliqué : 71 % pour les activités d'achat-revente, 50 % pour les BIC, 34 % pour les BNC. Le montant restant s'ajoute aux autres revenus de votre foyer fiscal.
En EURL et SASU, vous pouvez choisir l'impôt sur les sociétés. Votre entreprise est alors imposée directement sur ses bénéfices : 15 % sur les premiers 42 500 € de bénéfices en 2025, puis 25 % au-delà. Vous êtes ensuite imposé personnellement sur la rémunération et les dividendes que vous vous versez.
La TVA
La TVA représente une charge particulière : vous la collectez auprès de vos clients puis la reversez au Trésor public. Les freelances bénéficient d'une franchise en base de TVA lorsque leur chiffre d'affaires reste inférieur à certains seuils.
Depuis le 1er janvier 2025, ces seuils ont évolué. Pour les activités d'achat-revente et de fourniture de logement, le seuil passe à 85 000 € avec un seuil majoré à 93 500 €. Pour les prestations de services et la location meublée, le seuil s'établit à 37 500 € avec un seuil majoré à 41 250 €. Les avocats bénéficient d'un seuil spécifique de 50 000 €.
En franchise de TVA, vous ne facturez pas de TVA à vos clients mais vous ne pouvez pas la récupérer sur vos achats. Si vous dépassez ces seuils, vous devez obligatoirement appliquer la TVA. Vous pouvez également choisir volontairement d'être assujetti, notamment si vous réalisez des investissements importants et souhaitez récupérer la TVA.
| Type d'activité | Seuil de franchise | Seuil majoré | 
|---|---|---|
| Achat-revente et fourniture de logement | 85 000 € | 93 500 € | 
| Prestations de services et location meublée | 37 500 € | 41 250 € | 
| Avocats | 50 000 € | - | 
Deux régimes s'offrent alors à vous : le régime réel simplifié avec une déclaration annuelle et deux acomptes, ou le régime réel normal avec des déclarations mensuelles ou trimestrielles.
Cotisation foncière des entreprises
La CFE constitue un impôt local dû par tous les freelances dès la deuxième année civile d'activité. Son montant varie selon la commune d'implantation et la surface affectée à l'activité professionnelle, même si vous travaillez depuis votre domicile.
Vous êtes exonéré la première année de création. Pour bénéficier de cette exonération, vous devez déposer une demande auprès du service des impôts des entreprises avant le 31 décembre de l'année de début d'activité. Certaines activités ou situations peuvent également ouvrir droit à des exonérations permanentes ou temporaires.
Le paiement de la CFE intervient en décembre. Pour les micro-entrepreneurs dont le chiffre d'affaires reste inférieur à 5 000 €, une exonération peut s'appliquer sous conditions. La base minimale de cotisation varie selon les communes, généralement entre quelques centaines et plusieurs milliers d'euros.
Charges déductibles et frais professionnels
Qu'est-ce qu'une charge déductible ?
Les charges déductibles permettent de réduire votre résultat imposable et donc vos impôts et cotisations sociales. Cette possibilité concerne uniquement les freelances en EURL, SASU ou entreprise individuelle au régime réel. Les micro-entrepreneurs bénéficient d'un abattement forfaitaire qui intègre déjà les charges, ils ne peuvent donc pas déduire leurs frais réels.
Pour qu'une dépense soit déductible, elle doit remplir plusieurs critères. Elle doit avoir été payée durant l'année fiscale concernée, être justifiée par une facture ou un justificatif conservé pendant 10 ans, et être engagée dans l'intérêt direct de l'entreprise. Le montant doit être réel et non excessif par rapport à votre activité.
Les frais de loyer et de charges peuvent être déduits si vous louez un local professionnel. Pour un bureau à domicile, la déduction s'applique au prorata de la surface dédiée à l'activité. Les dépenses d'électricité, de chauffage et d'internet suivent la même règle de proportionnalité.
Le matériel et les fournitures nécessaires à votre activité sont déductibles : ordinateur, téléphone professionnel, logiciels, mobilier. Les frais de déplacement professionnel incluent les trajets en train, avion, location de véhicule, péages et essence. Pour l'utilisation d'un véhicule personnel, vous pouvez appliquer le barème kilométrique 2025 ou déduire les frais réels.
Les frais de repas sont déductibles dans certaines conditions. Vous devez justifier de votre impossibilité à rentrer déjeuner chez vous. En 2025, le montant déductible correspond à la différence entre le coût du repas et l'évaluation forfaitaire de 5,45 €, dans la limite de 15,65 € par repas. Les repas d'affaires avec des clients sont également déductibles s'ils servent l'intérêt de l'entreprise.
Les formations professionnelles en lien avec votre activité constituent des charges déductibles stratégiques. Les honoraires versés à un expert-comptable, un avocat ou un consultant entrent dans cette catégorie. Les cotisations à des assurances professionnelles, mutuelle santé et prévoyance peuvent également être déduites.
Les frais engagés jusqu'à 6 mois avant la création de votre société sont déductibles s'ils respectent les conditions habituelles et s'ils étaient nécessaires au lancement de votre activité.
| ✓ Loyer professionnel ou quote-part du domicile | 
| ✓ Matériel informatique et fournitures de bureau | 
| ✓ Abonnements téléphoniques et internet professionnels | 
| ✓ Frais de déplacement (transports, hébergement) | 
| ✓ Frais de repas professionnels (dans les limites réglementaires) | 
| ✓ Formations en lien avec l'activité | 
| ✓ Honoraires d'expert-comptable et conseils juridiques | 
| ✓ Assurances professionnelles et prévoyance | 
| ✓ Frais bancaires professionnels | 
| ✓ Prestations de sous-traitance | 
Cas particulier du portage salarial
Le portage salarial simplifie radicalement la gestion des charges et des frais professionnels. Vous ne gérez plus directement vos cotisations sociales ni vos déclarations fiscales : la société de portage s'occupe de tout. Elle collecte votre chiffre d'affaires, déduit les charges salariales et patronales, puis vous verse un salaire net.
Les frais de fonctionnement engagés dans le cadre de vos missions sont traités comme des frais professionnels remboursables. Ils doivent représenter moins de 30 % de votre salaire brut et être justifiés par des pièces. Cette catégorie inclut les frais de déplacement, d'hébergement, de restauration lors de missions à l'extérieur, ainsi que certains frais de matériel.
En tant que salarié porté, vous bénéficiez d'une couverture sociale complète identique aux salariés traditionnels : assurance chômage, cotisations retraite, prévoyance, mutuelle d'entreprise et congés payés. Vous pouvez vous concentrer entièrement sur votre activité commerciale et technique sans vous soucier de la comptabilité.
Optimiser la gestion des charges freelance
Bonnes pratiques de gestion et suivi comptable
La tenue rigoureuse d'une comptabilité constitue le fondement d'une gestion optimale. Conservez systématiquement tous vos justificatifs de dépenses : factures, tickets, reçus. Classez-les chronologiquement et par catégorie pour faciliter leur exploitation lors de vos déclarations.
Des outils et logiciels dédiés aux freelances simplifient ce suivi. Certaines applications permettent de photographier vos justificatifs depuis votre mobile, d'enregistrer automatiquement vos kilomètres parcourus et de catégoriser vos dépenses. Ces solutions génèrent des tableaux de bord et facilitent l'export vers votre expert-comptable.
Si votre activité se développe, faire appel à un expert-comptable devient pertinent. Ce professionnel vous aide à identifier toutes les dépenses déductibles, à optimiser votre rémunération entre salaire et dividendes en société, et à éviter les erreurs qui pourraient vous coûter cher lors d'un contrôle fiscal.
Planifier et anticiper ses charges
La planification financière permet d'éviter les mauvaises surprises. Calculez le montant réel de vos charges en fonction de votre chiffre d'affaires prévisionnel. Pour un micro-entrepreneur réalisant 50 000 € de prestations de services, les cotisations sociales représentent environ 11 600 €, auxquels s'ajoutent l'impôt sur le revenu et la CFE.
Mettez de côté régulièrement les sommes correspondant à vos futures échéances fiscales et sociales. Cette discipline vous évite de vous retrouver en difficulté lors des appels à cotisations ou des déclarations annuelles. Certains freelances créent un compte bancaire dédié sur lequel ils transfèrent automatiquement un pourcentage de chaque encaissement.
Anticipez l'évolution de votre situation. Si vous approchez des seuils de TVA, préparez-vous aux nouvelles obligations. Si votre activité croît fortement, évaluez l'opportunité de changer de statut juridique pour optimiser votre fiscalité et votre protection sociale.
Évolutions et points de vigilance
Ce qui change en 2024-2025
Les taux de cotisations sociales ont continué leur harmonisation progressive. Pour les micro-entrepreneurs en prestations de services SSI, le taux est passé de 22 % à 24,6 %. Cette convergence se poursuivra jusqu'en 2026 pour certains régimes spécifiques.
Les seuils de franchise de TVA ont été modifiés au 1er janvier 2025. Le seuil pour les prestations de services est passé de 36 800 € à 37 500 €, tandis que celui pour les activités d'achat-revente a baissé de 91 900 € à 85 000 €. Ces ajustements visent à harmoniser les règles au niveau européen.
Le taux de l'impôt sur les sociétés reste stable : 15 % sur les premiers 42 500 € de bénéfices, puis 25 % au-delà. Ces taux s'appliquent aux exercices ouverts depuis le 1er janvier 2023.
Les pièges à éviter
Ne négligez jamais la conservation de vos justificatifs. En cas de contrôle fiscal ou Urssaf, vous devez pouvoir prouver chaque dépense déduite. L'absence de justificatifs entraîne automatiquement la réintégration des charges concernées dans votre résultat imposable, avec majoration et pénalités.
Attention aux dépenses mixtes usage professionnel et personnel. Vous ne pouvez déduire que la quote-part strictement professionnelle. Pour un abonnement téléphonique ou internet utilisé à la fois pour votre activité et votre vie privée, déterminez précisément le pourcentage professionnel et documentez votre méthode de calcul.
Ne confondez pas les régimes. Les règles diffèrent selon que vous êtes micro-entrepreneur, en société ou en portage salarial. Appliquer les mauvaises modalités de déduction ou de calcul peut vous exposer à un redressement.
Respectez les délais de déclaration et de paiement. Les retards génèrent des pénalités de retard et des majorations qui augmentent significativement le coût de vos charges. En cas de difficulté passagère, contactez les organismes concernés pour demander des délais de paiement.
Quelle étape suivante pour l'indépendant ?
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