Portage salarial et arrêt maladie : une protection complète
Tomber malade en tant qu'indépendant représente une source d'inquiétude majeure pour beaucoup de professionnels. Sans facturation, comment maintenir ses revenus ? Cette angoisse légitime freine souvent le passage au freelancing. Contrairement aux auto-entrepreneurs qui doivent gérer seuls leur protection sociale, le portage salarial offre une couverture complète identique à celle d'un salarié cadre. Vous bénéficiez d'indemnités journalières versées par la Sécurité Sociale, complétées par une prévoyance qui maintient votre niveau de vie. Voyons précisément comment fonctionne l'arrêt maladie en portage salarial, quelles sont les conditions d'indemnisation et les montants auxquels vous pouvez prétendre.
Le portage salarial offre-t-il la même couverture maladie qu'un salarié classique ?
En choisissant le portage salarial, vous signez un contrat de travail avec une société de portage qui devient votre employeur. Cette relation contractuelle vous rattache automatiquement au Régime Général de la Sécurité Sociale. Chaque mois, votre bulletin de salaire indique les cotisations sociales prélevées, tant la part salariale que patronale. Ces contributions ouvrent vos droits aux prestations de l'Assurance Maladie.
La différence avec le statut d'auto-entrepreneur mérite d'être soulignée. Les travailleurs indépendants relèvent de la Sécurité Sociale des Indépendants, dont les prestations peuvent s'avérer moins protectrices ou plus lentes à mettre en œuvre. Le consultant en portage salarial accède immédiatement aux mêmes garanties qu'un salarié : remboursement des soins, indemnités journalières en cas d'arrêt, prestations maternité et paternité. La cotisation Accident du Travail et Maladies Professionnelles vous couvre également pendant vos missions.
Cette affiliation au régime général constitue l'un des avantages majeurs du portage. Vous conservez l'autonomie du freelance tout en bénéficiant de la sécurité du salariat. Votre numéro de Sécurité Sociale reste inchangé, et vous consultez vos droits sur le site de l'Assurance Maladie comme n'importe quel salarié.
Les conditions d'éligibilité aux indemnités journalières
Pour percevoir des indemnités en cas d'arrêt maladie, vous devez remplir certaines conditions d'activité préalable. Ces critères diffèrent selon la durée de votre arrêt de travail.
Pour un arrêt court (moins de 6 mois)
La règle principale exige d'avoir travaillé au moins 150 heures sur les trois mois civils ou les 90 jours précédant l'arrêt. Prenons un exemple concret : si vous tombez malade le 15 avril, la CPAM examine vos heures travaillées en janvier, février et mars. Tant que vous totalisez 150 heures sur cette période, vos droits sont ouverts.
Une alternative existe : avoir cotisé sur un salaire équivalent à 1 015 fois le SMIC horaire brut durant les six mois précédents. En 2025, cela représente environ 12 028 euros de salaire brut cumulé. Cette condition s'avère particulièrement utile pour les consultants aux missions irrégulières mais bien rémunérées.
Pour un arrêt long (plus de 6 mois)
Lorsque l'arrêt se prolonge au-delà de six mois, les conditions se durcissent. Vous devez justifier de 600 heures travaillées sur les douze derniers mois ou avoir cotisé sur un salaire d'au moins 2 030 fois le SMIC horaire sur cette même période. Le second critère impose également d'être immatriculé à la Sécurité Sociale depuis au moins douze mois.
Ces conditions protègent le système tout en garantissant une couverture aux professionnels actifs. La plupart des consultants en portage salarial remplissent naturellement ces critères grâce à la régularité de leur activité.
Montant de l'indemnisation : calcul et compléments
Comprendre le calcul de vos indemnités vous permet d'anticiper votre situation financière en cas d'arrêt.
Calcul de l'Indemnité Journalière de la Sécu
Le calcul part de vos trois derniers salaires bruts mensuels. La CPAM additionne ces montants puis divise par 91,25 pour obtenir votre Salaire Journalier de Base. L'indemnité journalière représente 50% de ce salaire journalier. Depuis avril 2025, la base de calcul est plafonnée à 1,4 fois le SMIC mensuel, soit 2 522,57 euros. Cette limitation fixe un montant maximum d'indemnité journalière à 41,47 euros bruts par jour.
Imaginons que vous perceviez 3 500 euros bruts mensuels. Seuls 2 522,57 euros seront pris en compte dans le calcul. Votre indemnité journalière atteindra donc le plafond de 41,47 euros, versés après déduction des cotisations sociales. Un point crucial : les trois premiers jours d'arrêt constituent un délai de carence pendant lequel aucune indemnité n'est versée par la Sécurité Sociale.
Les indemnités sont versées tous les quatorze jours en moyenne, directement par la CPAM ou via subrogation par votre société de portage si elle maintient votre salaire. La durée maximale d'indemnisation atteint 360 jours sur une période de trois ans pour une même affection.
Le rôle clé de la Prévoyance et de la Mutuelle
Les 50% versés par la Sécurité Sociale ne suffisent généralement pas à maintenir votre niveau de vie. C'est ici qu'intervient la prévoyance, souvent méconnue mais absolument déterminante. La convention collective du portage salarial (IDCC 3219) impose aux sociétés de portage de proposer un contrat de prévoyance aux salariés portés ayant le statut cadre.
Cette prévoyance complémentaire complète les indemnités de la Sécurité Sociale pour maintenir votre salaire à un niveau proche de votre rémunération habituelle. Selon les contrats, le taux de maintien peut atteindre 90% voire 100% de votre salaire brut. Les garanties couvrent l'incapacité temporaire de travail, l'invalidité permanente et le décès. Le contrat prévoit généralement un délai de franchise (souvent aligné sur le délai de carence de la Sécu) puis un versement régulier d'indemnités.
Attention toutefois aux conditions spécifiques de chaque contrat de prévoyance. Les garanties varient d'une société de portage à l'autre. Certaines proposent un maintien de salaire dès le premier jour d'arrêt, d'autres appliquent un délai de franchise plus long. Le taux de maintien, la durée maximale d'indemnisation et les exclusions éventuelles méritent une lecture attentive de votre contrat. Ce critère devrait d'ailleurs peser dans votre choix de société de portage.
La mutuelle santé, distincte de la prévoyance, rembourse les frais médicaux non pris en charge par la Sécurité Sociale. Elle ne verse pas d'indemnités journalières mais allège considérablement vos dépenses de santé pendant l'arrêt. Depuis 2016, toute société de portage doit proposer une complémentaire santé collective à ses salariés portés, avec une prise en charge d'au moins 50% de la cotisation.
Les démarches administratives : un processus simplifié
Le respect du délai de 48h
Dès que votre médecin vous prescrit un arrêt de travail, vous recevez un formulaire Cerfa composé de trois volets. Depuis juillet 2025, seul le nouveau formulaire sécurisé est accepté, reconnaissable à ses parties surlignées en orange et son logo argenté. Vous disposez de 48 heures maximum pour transmettre les volets 1 et 2 à votre CPAM, par courrier ou directement en ligne via votre compte Ameli. Le volet 3 doit être envoyé à votre société de portage dans le même délai.
Cette transmission rapide conditionne le versement de vos indemnités. Un retard peut entraîner une réduction voire une suppression du paiement des premiers jours. La dématérialisation facilite grandement cette démarche : de nombreux médecins télétransmettent désormais directement l'arrêt à l'Assurance Maladie.
Ce que fait votre société de portage pour vous
Une fois le volet 3 reçu, votre gestionnaire de paie prend le relais. Il rédige l'attestation de salaire obligatoire, document technique qui détaille vos rémunérations des trois derniers mois et permet à la CPAM de calculer vos indemnités journalières. Cette attestation est transmise électroniquement via la Déclaration Sociale Nominative. Votre société de portage suit également l'évolution de votre dossier et vous informe des versements effectués.
Cette prise en charge administrative constitue un confort considérable. Contrairement à l'auto-entrepreneur qui doit gérer seul ses démarches et relancer la CPAM en cas de retard, vous bénéficiez d'un interlocuteur dédié. Votre gestionnaire connaît les procédures, anticipe les éventuels blocages et intervient si nécessaire. Vous pouvez vous concentrer sur votre rétablissement pendant que votre société de portage gère les aspects administratifs.
Cas particuliers et situations spécifiques
Arrêt maladie et période d'intercontrat
Une question revient fréquemment : que se passe-t-il si vous tombez malade entre deux missions ? La réponse rassure : vos droits restent ouverts tant que votre contrat de travail court avec la société de portage. Les conditions d'ouverture de droits s'apprécient sur les mois précédents, pas uniquement sur la période où vous facturez activement.
Si vous êtes en CDI de portage, votre contrat continue pendant l'intercontrat et vous conservez vos droits. En CDD, la situation dépend de la durée restante de votre contrat. Dans tous les cas, si vous avez travaillé les 150 heures requises sur les trois derniers mois, vous serez indemnisé même sans mission en cours. Cette protection offre une véritable sécurité aux consultants.
Congé maternité, paternité et mi-temps thérapeutique
Le portage salarial ouvre également droit aux congés maternité et paternité dans les mêmes conditions que le salariat classique. Les indemnités journalières maternité sont calculées sur les salaires des trois mois précédant le congé prénatal et peuvent être complétées par la prévoyance selon votre contrat. Si vous envisagez un congé parental après votre congé maternité, découvrez comment le congé parental fonctionne pour les travailleurs indépendants, bien que le portage salarial offre généralement des conditions plus avantageuses.
Le mi-temps thérapeutique permet une reprise progressive après un arrêt long. Vous travaillez à temps partiel tout en percevant une partie des indemnités journalières. Ce dispositif nécessite l'accord de votre médecin traitant, du médecin conseil de l'Assurance Maladie et de votre société de portage. La formule s'avère particulièrement adaptée aux consultants dont l'activité peut s'organiser avec souplesse.
Comparatif : Arrêt maladie en Portage Salarial vs Micro-Entreprise
Le contraste entre les deux statuts éclaire l'avantage du portage en matière de protection sociale.
| Critère | Portage Salarial | Micro-Entreprise |
|---|---|---|
| Délai de carence | 3 jours | 3 jours (mais application parfois complexe) |
| Base de calcul | Salaire brut des 3 derniers mois | Revenu annuel moyen après abattement fiscal |
| Montant IJ maximum | 41,47 € bruts/jour (2025) | 64,52 € bruts/jour (2025) mais rarement atteint |
| Prévoyance | Incluse pour les cadres, complète les IJ jusqu'à 90-100% | À souscrire individuellement, coût élevé |
| Gestion administrative | Gérée par la société de portage | À la charge du travailleur indépendant |
| Conditions d'ouverture | 150h sur 3 mois ou cotisations suffisantes | 12 mois d'affiliation minimum |
| Mutuelle | Obligatoire, prise en charge à 50% minimum | Facultative, 100% à la charge de l'indépendant |
Le micro-entrepreneur calcule ses indemnités sur son revenu annuel moyen des trois dernières années, après application de l'abattement fiscal. Si son chiffre d'affaires fluctue ou s'il débute son activité, ses indemnités seront très faibles voire nulles. La souscription d'une prévoyance individuelle coûte significativement plus cher qu'un contrat collectif négocié par une société de portage. Le micro-entrepreneur doit également gérer seul toutes les démarches administratives, sans accompagnement, tout en supportant les charges sociales d'un freelance qui représentent entre 12% et 24% de son chiffre d'affaires.
Le portage salarial positionne ainsi le consultant dans une situation bien plus favorable. Les indemnités se calculent sur des salaires récents et réels. La prévoyance collective offre un excellent rapport garanties-prix. La gestion administrative est déléguée à des professionnels qui connaissent les procédures. Cette protection permet de se lancer dans l'indépendance sans sacrifier sa sécurité financière en cas de problème de santé.
Assurez votre avenir d'indépendant
Le portage salarial combine intelligemment autonomie professionnelle et sécurité sociale. Face au risque maladie, vous bénéficiez d'une protection complète : indemnités journalières de la Sécurité Sociale, maintien de salaire via la prévoyance, accompagnement administratif de votre société de portage. Cette couverture vous permet d'exercer sereinement votre activité de consultant sans craindre les conséquences financières d'un arrêt de travail.
La différence avec le statut de micro-entrepreneur s'avère déterminante. En portage, vous êtes couvert dès vos premières missions avec des garanties solides et évolutives. Votre rémunération est maintenue même en cas de pépin, vous permettant de vous concentrer sur votre rétablissement plutôt que sur des problématiques financières.
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